Association d'Aide aux Familles en Difficulté

aafdvaldesaone.wifeo.com
 
 
LA LETTRE DE L'AAFD
L'ASSOCIATION D'AIDE AUX FAMILLES EN DIFFICULTÉ DU VAL DE SAÔNE

N°3, DÉCEMBRE 2017

               Dix ans déjà ! Nous continuons de vivre...

Ce sontdix années que l'AAFD a partagées avec des di­zaines de familles, toutes uniques avec des parcours, des visages, des prénoms, des moments difficiles, des joies, des déménagements et des emménagements, des naissances. Des moments qui restent bien présents avec ces familles qui pour nous, ne sont ni des chiffres, ni des quottas, mais des êtres humains et des amis.
Elles sont arrivées d'Albanie, de Bosnie, du Kosovo, d'Algérie, d'Angola, d'Arménie, du Congo...
Ils se prénomment Gloria et Vangjush, Alma et Ismet, Shpre-sa et Jusuf, Fahima, Sylve et Fernao, Vardhui et Garnik, Pélagie... leurs enfants ont tous été scolarisés à l'école du village.
Et puis il y a tous les autres, arrivés ensuite, avec lesquels nous continuons d'agir pour obtenir enfin leur régularisation.
Ce sont 10 années que l'AAFD partage aux côtés du RESF.
  • Des moments de joie avec des pique-niques, des repas préparés, des brocantes.... Et les régularisations ga­gnées.
  • Des moments d'expression et de mobilisation.
  • De la musique, des concerts et des parrainages avec les Chant'Sans Pap'Yé.
  • Des moments difficiles avec des arrestations et une ex­pulsion, ô combien douloureuse !
    Dix ans plus tard, l'AAFD accompagne de plus en plus de familles. De nouveaux bénévoles nous ont rejoints. Nous sommes en lien avec nos partenaires locaux : établissements scolaires, mairies, CADA, MDM, ASVS, paroisse et Habitat St Roch, SPF, Restos du coeur...
  • Avec l'application des nouvelles lois, toujours plus restric-tives (lois sur l'asile en 2015 et loi sur le droit des étrangers), le CESEDA (Code d'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile) est doté d'un nouvel outillage de chasse aux exilés :
    ·          délais raccourcis pour les procédures,
    ·          OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) sans délai (48h au lieu d'un mois pour faire un recours),
    ·          OQTF assortie d'IRTF (Interdiction de Retour sur le Terri¬toire Français),
    ·          objectifs d'expulsions effectives pour tous les déboutés,
    ·          droit de communication ouvert à l'administration préfecto¬rale (sauf secret médical) : mairies, établissements sco¬laires, sécurité sociale, pôle emploi...
    A cela s'ajoute des difficultés d'accès à la santé : pas de CMU sans titre de séjour. Idem pour les transports : les abonnements TCL passent de 9€ à 18€/mois.
    Etrangers de quelle planète ? Les frontières ? Quelles fron-tières ?
    Nos enfants peuvent partir travailler ou étudier à l'étranger. Mais eux, on les appelle les expatriés !
    Faut-il naître du bon côté de la planète pour avoir le droit de survivre ? Faut-il faire le tri entre les réfugiés politiques, de guerres, économiques ou climatiques ? Et quand cessera l'amalgame entre le terrorisme et les immigrés ?
    Avec ces familles, l'AAFD continuera de lutter, continuera de dénoncer.
    Nous continuerons de VIVRE !
     
     
    Une date à retenir
    Le 16 mars 2018,
    marquons ensemble
    les 10 ans de l'AAFD
    au cours d'une soirée
    conviviale
    à la salle des fêtes de
    Montanay


    Cinq préjugés sur les demandeurs d’asile et les réfugiés
     Préjugé 1 - Les demandeurs d’asile sont des clandestins ou des « sans papiers »
     
    FAUX ! Les demandeurs d’asile sont en situation régulière pendant la durée de la procédure
     
    Source : Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile

     
     Préjugé 2 - Tout le monde cherche à se réfugier en Europe
     
    FAUX ! 86% des réfugiés se trouvaient dans les pays en voie de développement en 2016
     
    Source : UNHCR, Asylum trends 2013 & 2014 / EUROSTAT, Demandes d’asile dans l’UE en 2014

     
     Préjugé 3 - La France accueille plus de demandeurs d’asile que les autre pays européens
    FAUX ! Rapporté à sa population, la France vient loin
    derrière rapportée aux nombre d’habitants, avec, par exemple, 8789 demandeurs par million d’habitants en Allemagne, 4625 en Grèce, 4587 en Autriche, 3989 à Malte, 3582 au Luxembourg, 3350 à Chypre ... et seulement 1136 en France.
     
    Source : EUROSTAT
     
    Préjugé 4 - La demande d’asile n’a jamais été aussi importante en France
     
    FAUX ! Il y avait, par exemple en 1989, 35% de demandes d’asile de plus qu’en 2014
     
     
    Source : OFPRA, Rapport d’activité 2014 / K. MESLIN, Accueil des boat people : une mobilisation politique atypique (2006)
     
    Préjugé 5 - Il y a beaucoup de réfugiés en France
     
    FAUX ! Seul 1,23% des personnes résidant en France bénéficient d’une protection au titre de l’asile (en 2016).
     
     Source : OFPRA
     
    Passage de la marche des sans papiers (Paris-Nice) à Neuville en mai 2010.  
    Quelques définitions
     
    L’Apatride est une personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant en application de sa législation nationale.  Autrement dit, c’est une personne qui ne possède aucune nationalité.
     
    Les Demandeurs d’asile sont des personne demandant leur admission sur le territoire d’un État en qualité de réfugiés et en attendant que les autorités compétentes statuent sur leur requête. Tout étranger peut demander une protection à un Etat contre des persécutions dans son pays d’origine, pour des motifs religieux, politiques ou autres. Si une personne demande l’asile en France, elle verra son dossier examiné par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) en 1ère instance et par la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) en seconde instance.
     
    Les Déplacés sont des personnes ou groupe de personnes forcés de quitter leur foyer ou leur  lieu de résidence habituel, en raison de conflits armés, de situations de violence généralisée, de violations des droits de l’Homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme, ou pour en éviter les effets, et qui n’ont pas franchi de frontières internationalement reconnues.
     
    Les Dublinés : personnes qui demandent l'asile en France et se voient opposer le règlement Dublin, qui les oblige à déposer leur dossier dans le 1er pays européen qu'ils ont foulé.
     
    Les Etrangers sont des personnes qui résident en France sans être de nationalité française. Un immigré n’est pas forcément étranger, il peut acquérir la nationalité française après son  arrivée.
     
    L’Exilé est une personne qui a, volontairement ou non, quitté sa patrie, sous la contrainte d’un bannissement, d’une déportation, de l’impossibilité de survivre ou de la menace d’une persécution.

    L’Expatrié est une personne résidant dans un autre pays que le sien. La définition est très large, mais le terme est utilisé principalement pour les ressortissants de pays du Nord qui travaillent à l’étranger.
     
    Les Immigrés sont des personnes nées à l’étranger et entrées en France en vue de s’y établir de façon durable.
     
    Les Migrants sont des personnes qui, à un moment donné, quittent le lieu qu’ils habitent parfois depuis des générations, pour de multiples raisons autres que les persécutions. Ils peuvent migrer à l’intérieur de leur pays ou aller à l’étranger, ce sont alors des migrants internationaux.
     
    Les Réfugiés sont des personnes qui se trouvent hors de leur pays d’origine ou de leur résidence habituelle et ne veulent ou ne peuvent y retourner en raison de menaces graves et indiscriminées contre leur vie, leur intégrité physique et leur liberté, résultant de la violence généralisée ou d’événements troublant l’ordre public (dérèglement climatique, par exemple). Ce statut, défini par la Convention de Genève (1951), donne droit à la protection du pays qui l’accorde.
     
    Un Réfugié réinstallé est une personne reconnue comme réfugiée par son premier pays d’accueil et qui est légalement installée dans un autre pays.
     
    Les « Sans papiers » sont des personnes qui séjournent dans un pays sans titre de séjour. Il peut s’agir de demandeurs d’asile déboutés, de personnes dont le titre de séjour n’a pas été renouvelé à cause du chômage, d’étudiants ayant achevé leur cursus et désireux de rester… Ils  vivent dans une grande précarité et dans l’angoisse d’une reconduite à la frontière.
     
    Une distinction sans fondement
     
    Dans un article consacré à « l’Europe et les migrants », l’anthropologue Emmanuel Terray*  montre que la distinction entre migrants politiques et migrants économiques est sans fondement : « Toutes les migrations ont des causes politiques (…). Ce ne sont pas la pauvreté en soi, la misère (…) qui sont à elles seules susceptibles de provoquer la migration. Des paysans ou des citadins pauvres, mais qui peuvent espérer améliorer leur condition de travail, ne partent pas. Ce qui entraîne le départ c’est l’existence d’une société bloquée ou verrouillée, dans laquelle aucune initiative n’a chance d’aboutir. (…) En dehors des guerres et des conflits armés, c’est la désespérance qui est  le principal ressort de la migration ». « Tout au plus, concède-t-il, peut-on distinguer ici la violence ouverte et l’oppression silencieuse et continue. »
     
    Un droit fondamental
     

    Dans ce même article, Emmanuel Terray rappelle que « la migration n’est que la forme contemporaine de la plus ancienne des libertés : la liberté d’aller et de venir ». Aussi, « les migrants d’aujourd’hui comme ceux d’hier, quel que soit le motif qui les met en mouvement, ont la conviction (…) que la migration est un droit fondamental des êtres humains, et que nul n’est autorisé à leur en interdire l’exercice ». Il en conclu que « face à une telle détermination les décrets gouvernementaux ne pèsent pas lourd  (…) » et que les interventions étatiques destinées à arrêter ce mouvement de migration sont de ce fait à la fois « inefficaces » et de nature à « créer dans les pays qui nous entourent (…) les conditions d’un raz de marrée de rancœurs, de ressentiment et de haine à notre endroit ». « C’est, déplore-t-il, un héritage très lourd que nous laissons ainsi à ceux qui viendront après nous ».
     
    * Terray Emmanuel, docteur d’État en anthropologie politique, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Il  a enseigné à l’Institut d’études politiques de Paris, à l’Université d’Abidjan et à l’Université de Paris VIII.
    « L’Europe et les migrants. Hypocrisie et aveuglement », Multitudes, vol. 63, no. 2, 2016, pp. 3-8.
    Manifestation  


    parrainage à la mairie du 1er arrondissement de Lyon en 2014


    Dessin d’enfant



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